Hydrogène

DLVAgglo, territoire d’énergies

Un débat public global va s’ouvrir dans quelques semaines

Camille Galtier, maire de Manosque et président de DLVAgglo, et Serge Faudrin, maire de Villeneuve et vice-président de DLVAgglo, ont annoncé, ce mardi 11 février, la tenue d’un « débat global ouvert au public sur des projets de réindustrialisation et liés à la décarbonation, sur le territoire de Fos, de l’Étang de Berre et les territoires connexes ».

Cette consultation, qui devrait débuter en mars prochain et durer entre trois et quatre mois, intègre la question de l’énergie entre les pays du Sud et du Nord de l’Europe, au travers du projet européen « BarMar » (canalisation maritime d’hydrogène entre Barcelone et Marseille). DLVAgglo constitue donc un passage obligatoire au sein de ce projet, via les cavités salines de Géosel et Géométhane.

Dans ce débat public, mis en en place par la CNDP (Commission nationale du débat public), deux thématiques concernent donc le territoire de DLVAgglo :

  • le transport avec le projet, porté par GRTgaz, d’un 3e pipeline entre Fos-sur-Mer et Manosque. Il en existe déjà un pour les hydrocarbures et un pour le gaz ; le troisième sera installé sur un tracé similaire et, donc, déjà existant.
  • le projet d’électrolyseur, porté par Engie, qui permet de convertir une énergie intermittente issue de sources renouvelables (comme le photovoltaïque), en énergie stockable, décarbonée et utilisable à la demande. Il devrait s’implanter sur une ancienne carrière située à Villeneuve. « Un terrain qui préserve à la fois les intérêts des habitants et des agriculteurs puisqu’il n’est ni en zone naturelle, ni en zone anthropisée, ni en zone agricole protégée », insiste Camille Galtier.

Deux réunions publiques, à minima, seront organisées par la CNDP entre mars et juin 2025 : une à Manosque et une à Villeneuve. Un rendez-vous préalable de présentation technique du projet est également envisagé par la CNDP.

Toutes les informations seront accessibles sur le site debatpublic.fr

3 questions à Camille Galtier

« Energie noire et polluante venue de l’autre bout du monde ou énergie verte produite en Europe ? »

Quid de la production locale et de l’implantation de panneaux photovoltaïques ?

« Il ne s’agit plus, à proprement parler, du projet Hygreen, dans lequel il y avait de la production d’électricité à l’échelle locale via l’implantation de 1500 hectares de panneaux photovoltaïques. Ce qui n’était pas acceptable, ni d’un point de vue sociétal, ni d’un point de vue environnemental. L’électricité sera désormais produite en Espagne et au Portugal, et elle pourra être complétée, à la marge, par de la production solaire locale avec un maximum de 150 hectares de panneaux implantés d’ici 10 ans ».

Quel est le coût de l’opération ?

« Aucune ressource financière de DLVAgglo ou des communes de Manosque, Volx ou Villeneuve n’ira dans ce projet. C’est un projet industriel dans lequel la collectivité a joué son rôle : protéger la population et les intérêts du territoire. Il va permettre des investissement massifs, à hauteur d’un milliard d’euros, avec des retombées économiques importantes, pour les entreprises de travaux public, mais également en termes de ressources fiscales pour les communes et la communauté d’agglomération, que l’on peut raisonnablement estimer à un million d’euros par an ».

Quel est l’enjeu d’un tel projet ?

« L’enjeu, c’est de parvenir à répondre collectivement à des questions simples… Quel territoire nous voulons à Manosque et sur l’ensemble des communes de DLVAgglo ? Quelle énergie nous voulons dans les cavités de Géosel et Géométhane : de l’énergie noire, fossile et polluante, qui vient de l’autre bout de la planète… ou de l’énergie verte produite en Europe ? Et, finalement, voulons-nous produire français ou être condamné à dépendre de ressources étrangères. C’est tout l’enjeu du débat qui va être posé au travers de cette consultation publique. Ce débat est porté par la CNDP, autorité indépendante et garante du droit à l’information et à la participation du public.

Cette indépendance est très importante afin de garantir un débat sain et simple pour tous. Ensuite, si tous les signaux sont au vert, les travaux de construction de l’électrolyseur pourraient débuter en 2028 pour une livraison en 2030 ; c’est le calendrier sur lequel travaillent les industriels ».

Un électrolyseur, comment ça fonctionne ?

L’hydrogène peut être produit par plusieurs méthodes, dont l’électrolyse de l’eau, un procédé sans émission de carbone lorsqu’il est alimenté par une électricité renouvelable. Un électrolyseur décompose l’eau en dihydrogène (H₂) et dioxygène (O₂) grâce à un courant électrique.

Processus de production :

  1. Déionisation de l’eau : L’eau est purifiée par osmose inverse pour éviter l’accumulation d’impuretés qui perturberaient l’électrolyse.
  2. Électrolyse : Un courant traverse une cellule contenant deux électrodes et un électrolyte, séparant l’eau en hydrogène et oxygène.
  3. Stockage temporaire : L’hydrogène produit est stocké avant d’être compressé et purifié.
  4. Compression et purification : L’hydrogène est comprimé jusqu’à 330 bars, puis purifié pour atteindre un niveau de pureté de 99,999 %.
  5. Stockage et transport : L’hydrogène peut être distribué sur place, stocké ou transporté sous haute pression pour être utilisé dans l’industrie ou la mobilité.

Sécurité et réglementation

Les installations sont strictement encadrées par des normes ICPE en raison des risques liés à l’hydrogène, notamment sa haute inflammabilité et son potentiel de fuite élevé.

L’électrolyseur permet ainsi de convertir une énergie renouvelable intermittente en hydrogène stockable et utilisable à la demande, jouant un rôle clé dans la transition énergétique.

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